L’hiver 2020 a été marqué par un cycle de conférences au sein de l’université, ouvert à toutes et à tous, organisé par l’AZEN, et en partenariat avec GREEN et le LabSciren. Pour débuter ce cycle comme il se doit, nous avons accueilli Sébastien Moncorps, pour nous parler de la biodiversité et des enjeux auxquels elle doit faire face.
Ancien étudiant de la faculté des Sciences et Techniques de Nantes, et après avoir travaillé quelques temps au Muséum National d’Histoire naturelle, Sébatien Moncorps est désormais directeur de l’UICN France (International Union for Conservation of Nature).
L’UICN est une organisation qui réunit une commission d’experts afin d’agir pour la sauvegarde des espèces, prendre part à la gestion des écosystèmes, pour définir des aires protégées et aider à l’élaboration des droits de l’environnement, ou encore pour déterminer l’impact de la pollution. Elle est surtout connue pour la liste rouge qu’elle établit, mettant à jour les espèces menacées en France et/ou dans le monde ainsi que les écosystèmes en danger.
Parmi les chiffres alarmants, on constate par exemple que 41% des amphibiens sont sur liste rouge aujourd’hui. Par ailleurs, 60% des espèces communes de vertébrés déclinent, et jusqu’à 80% des espèces d’insectes sont en diminution dans les espaces protégés.
Cependant, la biodiversité n’est pas vouée à sa perte, il convient de rester optimiste. Ainsi, une liste verte est conçue en réponse à la liste rouge, afin de mettre en avant les aires protégées bien gérées. En effet, les espèces et leurs écosystèmes composent tous deux la biodiversité, il est important de prendre en compte leurs relations étroites.
Sébastien Moncorps est donc confiant quant à l’avenir de la biodiversité. Malgré les multiples dangers et problèmes que celui-ci nous présente, il insiste sur les solutions possibles et les projets de l’UICN pour valoriser et conserver la nature, et pour avancer dans le sens du développement durable. Parmi les nombreuses propositions, on peut retenir le renforcement des réseaux d’espaces protégées pour lutter contre l’effet débordement, la protection réglementaire des espèces (celles sur liste rouge ne sont pas toutes protégées), ou bien la réintroduction d’espèces disparues sur le territoire français ou encore la restauration des milieux dégradés. Il mise notamment sur des solutions fondées sur la nature.
L’intervention est également le moyen de mettre en avant l’importance de cette année 2020 dans la biodiversité. En effet, en juin se déroulera le Congrès mondial de la nature organisé par l’UICN à Marseille. Autour de principaux thèmes tels que l’océan, les paysages ou encore le dérèglement climatique, différentes expositions et forums seront le lieu d’échange et de découverte de la biodiversité mondiale. Une partie ouverte au grand public permettra de prendre part aux conférences, tables rondes et ateliers de l’évènement.
D’autre part, la Cop 15 aura lieu en Chine dans quelques mois, l’occasion pour les états de faire un bilan des années 2010 à 2020 sur les actions menées dans le cadre de la biodiversité.
Cette première conférence aura attiré plus de 100 curieux, lançant ainsi le cycle de conférences avec succès et rappelant à chacun le rôle de la biodiversité globale sur Terre.
Léna Deck
Le site de l’UICN : https://uicn.fr/
Laisser un commentaire