Celui ou celle qui aime errer dans la nature aura déjà surement trouvé des insectes morts sur son chemin. De couleurs ternes, vives plus ou moins discrètes, parfois bariolées, ces hexapodes peuvent être ramassés en très bon état ! Mais qu’en faire une fois de retour chez soi ? Les mettre dans une boite hermétique, avec pour seule compagnie une boule anti-mite pour les préserver du temps ? Franchement, on a vu mieux comme sort post-mortem. Pour conserver ces petites bestioles, l’épinglage entomologique est une alternative des plus accessibles.
Le mercredi 19 février, les associations AZEN et CNEN ont proposé une activité pour avoir une première approche de cette méthode de conservation de nos cadavres à six pattes acquis au gré de nos sorties en plein air.
Le principe est simple et consiste à présenter de façon esthétique l’animal, en prenant soin de laisser les critères morphologiques de classification le plus visible possible. Comme exemple, le premier tagme de l’antenne des carabes est particulièrement utile pour la taxonomie car il peut prendre différentes couleurs. Les participants et participantes à cette activité ont pu d’ailleurs s’entrainer sur cette classe, en plus des cétoines dorés et frelons asiatiques préalablement ramollis pour l’épinglage. En effet, l’insecte doit être le plus souple possible afin d’être positionné correctement sans casser d’appendices : le laisser un à deux jours dans un récipient fermé avec de l’eau vinaigrée et alcoolisée en petites proportions suffit à le rendre très manipulable. Une fois cette étape finit, on peut passer à l’épinglage lui-même.
Le matériel nécessaire est en partie facile à se procurer. Je dis bien en partie, car outre les simples épingles que l’on peut trouver au fond de son tiroir et le support de polystyrène de notre dernier emballage alimentaire, il faut également une épingle inoxydable pour piquer le sujet. Définitive, celle-ci tiendra l’hexapode sur le polystyrène pendant la manipulation. C’est pour disposer les appendices et les ailes que l’on utilisera alors les épingles de couture, piquées dans le support de façon à laisser l’animal séché dans la position voulue. Pour illustrer, une épingle peut être piquée sous la tête de l’insecte pour la lui relever, ou sous une patte pour la replier le long de l’abdomen.
Une grosse heure aura été suffisante pour les participants et participantes afin d’aborder succinctement l’épinglage entomologiste ; d’abord par une présentation pratique de la méthode, puis par l’application assistée par les représentants des associations.
Nolwenn Laroche-Peltier
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